J'appelle "carnet aménagé" (1) les carnets (le plus souvent remplis de notes écrites et de croquis préparant la réalisation d'une nouvelle oeuvre) sur lesquels je redessine a posteriori alors que le carnet n'a plus sa fonction d'outil de travail puisque la ou les oeuvres qu'ils préparaient ont été réalisées. Ils deviennent alors des carnets d'artiste même si leur "statut" oscille : ils continuent à être des carnets de travail que je garde pour mémoire de mes étapes préparatoires. Redessiner par dessus un carnet est pour moi une manière active de le relire - dessiner c'est penser (2) - et de souligner les passages qui me semblent les plus intéressants. "Cache misère" fait exception puisqu'il est devenu presque totalement illisible à force d'être réinvesti. En cela, il rejoint la séries d'oeuvres autour du "caché" comme Secret Word, la Maison oubliée ou Laps.
(1)- Le mot aménagé est emprunté au vocabulaire archéologique : les galets aménagés sont des outils préhistoriques très frustes fabriqués à partir de galets rendus tranchants par enlèvements d'éclats. Dictionnaire de Géologie de A. Foucault et J. F. Raoult
