Format : 11X16CM
à droite : La page 99 du livre - la dernière lisible avant le noir complet- a été réimprimée et encadrée...
26X21 cm, 5 exemplaires, cadre en aluminium brossé
Chaque page à 1% de noir de plus que la précédente, la tranche du livre offrant au regard les 100 nuances...
« Dans ses milles alvéoles, l’espace tient du temps comprimé » (Gaston Bachelard, "Poétique de l'espace")
"La maison oubliée" est un livre (éditions dasein, 105 pages) et une installation. En 2015, le projet est également devenu un spectacle bilingue joué à plusieurs reprises à New York. Il s'agit d'un récit dont le point de départ est un souvenir d'enfance : Quand j’étais enfant je me disais qu’il devait exister au moins une maison oubliée quelque part, plutôt dans un bois, où je pourrais discrètement m’installer. Quand je fais marcher ma mémoire, j’ai une image très précise de cette maison, j’ai l’impression même qu’elle a existé. Que se passerait-il si un jour cette maison imaginaire venait échouer dans le monde réel?
Au fur et à mesure de l'avancée du livre, les pages noircissent au point de le rendre illisible. Avec La maison oubliée, le livre comme objet fait partie du récit, la lente évolution des 105 pages vers le noir complet étant perçue d'emblée par le lecteur comme un des éléments clefs de la narration.
Le livre existe aussi sous forme d'installation, plus exactement le récit et le noircissement des pages ont été créés dès le départ par l'auteur pour donner lieu à une pluralité d'expériences plastiques.
« En un incessant aller-retour entre le réel et l’imaginé, entre une réalité et sa saisie plastique textes et images entrent en interaction pour décomposer puis recomposer la relation au monde. L’espace mental et l’espace réel se superposent en un milieu interlope. La maison devient le «lieu de l’être» au sens où Bachelard l’entend. Il ne s’agit pas de l’abri fait de murs mais du corps même de l’artiste. D’où son besoin de rendre cette demeure la plus « vraie » et consistante possible. Se retrouve là une forme d’«ars memorias» remis à la mode par autre artiste (Mariette) qui a construit une construction réelle avec la Recherche du temps perdu de Proust. Dans un espace mental qu’on nommera maison s’inscrit dans chaque pièce comme dans chaque page de livre (et de son installation) de Robin des mots qui se font lieux. »