Texte d'introduction de l'exposition (panneau 1)
Dès leur apparition, les hominidés ont établi une relation étroite avec la géologie. L'homme a en effet entretenu avec le monde minéral des rapports fondamentaux pour sa survie et son développement. Il a su sélectionner les matériaux naturels les mieux appropriés à ses besoins, en a recherché les gisements qu'il a exploités pour confectionner des objets divers notamment des outils. Il a ainsi testé, sélectionné toutes sortes de roches qu'il avait à disposition, les choisissant pour leur aptitude à la taille, leur abondance, la noblesse du matériau mais peut-être aussi, à certaines périodes de la préhistoire, pour leur esthétique et leur valeur symbolique liée à leur rareté ou à leur provenance.
Le travail de Dominique Robin s'inscrit donc dans la continuité d'une histoire qui a plusieurs centaines de millénaires. L'artiste a ramassé sur les chemins des montagnes toscanes, une série de pierres fracturées par les intempéries, les aléas du gel et de la pluie morcelant des formes qui ont pourtant plus de 70 millions d’années. Ces pierres qui sont comme des «sculptures naturelles», ont été récoltées avant que leurs fragments se dispersent et roulent dans la rivière, leur destin étant de finir en sable sur la plage.
Ces simples cailloux que Dominique Robin s'amuse à nous faire monter et démonter comme un puzzle en trois dimensions nous font voir les objets préhistoriques travaillés sous un angle original : nature et artifice se rejoignent faisant dialoguer la création de l'artiste contemporain et l'invention de l'homme préhistorique. « L'homo sapiens met systématiquement le monde en pièces pour mieux le contraindre à épouser ses exigences. Reconstruire modestement une pierre est une activité enfantine qui interroge le pouvoir sans limite de la main humaine tout en rendant hommage à la nature »(1)
(1) Dominique Robin «Stone puzzles»