"Ma mère me dit : où tu pars? je lui dis je m'en vais au bord pour apprendre mes leçons."
Mamadou Didiallo
STUDENTS FROM CONAKRY
Installation : photos, woods, thread, sound (interviews)
50 photographic portraits. Reading students from Conakry at the aeroport and at the city beach.
Installation photographique et sonore.
50 portraits photographiques d'étudiants en train de lire dans la ville de Conakry, dans des "lieux frontières" : le parking de l'aèroport (la nuit) et le bord de mer (le jour). Son (Interviews), 50 baguettes de bois.
Installation photographique et sonore, 2008-2010
Conakry, où vivent plus de deux millions d’habitants, est une ville quasiment sans électricité pour qui n’a pas les moyens de s’offrir un groupe électrogène. Cette carence amène les étudiants – de 15 à 25 ans- à se regrouper chaque soir sous les lampadaires du parking de l’aéroport pour sauver la possibilité de lire et d’étudier. Certains marchent plus de six kilomètres quatre à cinq fois par semaine pour profiter d’un éclairage électrique qui fait défaut chez eux. Ce sont parfois ces mêmes étudiants qui viennent s’isoler le jour, sur le bord de mer- toujours à Conakry même, dans des « enclaves » naturelles en plein cœur de la ville- pour fuir leur maison trop bruyante ou insalubre et trouver des conditions moins défavorables à l’étude. C’est aussi une manière de préserver l’imaginaire, de garantir un intervalle de liberté possible et d’entrevoir la possibilité d’une libération d’un « état des choses » écrasant, voire terrible. Ces veilleurs de la nuit nous imposent de réfléchir à la portée considérable de l’acte de lecture, nécessaire à la construction de l’intériorité et à la proclamation d’une résistance inexorable aux puissances brutales qui, toujours, entravent la liberté et la fraternité.
Jean Rodolphe Loth
1- Présentation