REACTION
Dominique Robin, Florian de la Salle
Remerciement : Etienne Loiseau
58 candles (like the 58 French nuclear power plants) and one shape in wood. The first exhibition of the art installation was at the Biennale de Melle with a video installation of Bill Viola (Three women).
58 bougies et forme en bois
Assitant technique : Ciergerie Guédéon, tourneur sur bois Etienne Loiseau. L'installation a été exposée pour la première fois à la Biennale de Melle en dialogue avec des oeuvres de Bill Viola et de Laurent Millet.
Chi è reazionario?
Creata in collaborazione con Florian de la Salle, “Réaction” è une séria di 58 candele (come le 58 reattori nucleari francesi) che hanno la forma dei camini nucleari. L’installazione è stata mostrata accanto a una bella installazione di Bill Viola da junio a settembre 2015 in Francia. Leggere : Menhirs del nostro tempo?
"Ainsi, à Melle, les artistes, avec leur sensibilité et leur regard si particulier sur le monde, sont aussi bien des poètes de la vie que des lanceurs d’alerte sur la vulnérabilité de notre Terre. Difficile d’évoquer toutes les propositions, mais nul doute que l’installation Réaction signée par Dominique Robin et Florian de la Salle – cinquante-huit bougies pour les cinquante-huit réacteurs français, reprenant la forme emblématique des cheminées des centrales nucléaires – marque les esprits. Les modules, tels des veilleurs de la mort annoncée de notre civilisation, posés à même le sol et éteints – hormis deux –, jouent avec les apparences d’une société consciente du danger mais qui pour autant ne renonce pas à son confort." C. Blanchet arhiSTORM, sept 2015, p138-141
"Dominique Robin et Florian de la Salle font oeuvre commune avec Réaction. Une installation qui illustre moins un « retour à la bougie » qu’elle n’offre à méditer sur l’atome et la durée, à la lueur de cheminées en cire liturgique (30% de cire d’abeille et 70% de paraffine) reprenant l’architecture des centrales nucléaires modélisée en 1974 par Claude Parent. Avec ses 58 bougies – comme les 58 réacteurs français – Réaction ouvre sur la durée de vie de l’architecture nucléaire (60 ans), celle des déchets (plus de 100 000 ans), la transition énergétique et la vie sur le territoire."
Cette nouvelle création a été réalisée à la suite de l'exposition Blackout et de la résidence de Florian de la Salle à la galerie Louise Michel.
Vue de ma culture, je dirais qu’une centrale nucléaire est un signe totalisant : elle installe sa présence sur tous les axes possibles de ma propre représentation du monde se positionnant au centre – justement – de cette totalité. Elles habitent le ciel bien plus que les plus hauts gratte-ciels – qui eux se perdent dans la multitude urbaine – elles s’accrochent sur les fleuves ou les bords de mer dont elles se nourrissent continuellement (plus de 150 millions de m3 d’eau par an pour la centrale de Civaux…) ; elles irriguent de leur énergie un réseau gigantesque et tentaculaire couvrant le sol sur des milliers de kilomètres ; elles s’affirment sur l’axe temporel de notre civilisation, s’imposant comme éléments durables du paysage et accompagnant chaque instant notre quotidien. Leur dimension gigantesque – environ 200 m de hauteur – est doublée d’une capacité à intervenir terriblement sur l’infiniment petit, divisant continuellement ce qui ne peut pas, d’après les Anciens, se diviser (a-tomos, qu’on ne peut diviser) et transmutant la matière-même comme les alchimistes cherchaient à le faire autrefois.